Située sur le versant nord de l’Albère, à l’ouest du col de Panissars, Saint-Michel de Riunoguès est une église pré-romane, exceptionnellement bien conservée, très caractéristique des constructions entre les 9ème et 10ème siècles, avec une toiture recouverte de lauzes (grosses dalles de pierre grise), ce qui constitue une rareté aussi bien en Vallespir qu’en Roussillon. Elle abrite des œuvres intéressantes : « le banc de justice », notamment, et un curieux retable sculpté, de 1739, représentant Sain Michel terrassant le démon. Curieusement, le démon est représenté sous la forme d’un petit enfant et pour éviter toute confusion avec l’enfant Jésus, le démon est affublé de gros sourcils et d’oreilles pointues. L’église, mentionnée trois fois au 10ème siècle, est classée monument historique depuis le 14 février 1989.
« L’existence de l’ancienne église paroissiale Saint-Michel de Riunoguès est attestée par plusieurs textes dès la fin du Xè siècle (974, 987 et 990). Elle dépendait alors de l’abbaye bénédictine Sant Pere de Rodes, en Emporda. Assez bien conservée malgré les siècles, Saint-Michel est un bel exemple d’église préromane rurale réduite au minimum fonctionnel, c’est-à-dire à une nef unique et une abside.
La première, rectangulaire, a été couverte postérieurement d’une voûte reposant sur un seul doubleau et quatre arcs latéraux de renfort. Le sanctuaire, plus étroit et plus bas, n’est pas dans l’axe du vaisseau, mais dévie vers le sud. Son entrée est fortement marquée par un arc outrepassé assez irrégulier posé sur les montants resserrés couronnés d’une imposte.
L’effet de rétrécissement de l’ouverture dans sa partie basse se retrouvait dans la porte méridionale primitive, dont la trace est encore visible à l’extérieur. Cette forme, en trou de serrure, se rencontre fréquemment dans les constructions des IXè et Xè siècles de la région, par exemple à Sournia, dans les églises Saint-Michel et Sainte-Félicité, dans l’abbatiale de Saint-Michel-de-Cuxa et, tout près de Riunoguès, à Saint-Martin-de-Fenollar.
La lumière pénétrait par d’étroites fenêtres à simple ébrasement vers l’intérieur. A des périodes qui nous sont inconnues, on ouvrit une nouvelle porte à l’ouest, on éleva le sacristie au nord contre le chevet, et on fit un clocher-mur occidental pour remplacer celui qui s’élevait au-dessus de l’arc triomphal.
Les maçonneries, visibles seulement à l’extérieur, sont faites de pierres de dimensions et de formes irrégulières, noyées dans un abondant mortier. Des blocs de plus grandes dimensions et mieux équarris renforcent les angles. » (Extrait des Eglises romanes oubliées du Roussillon)

Coordonnées GPS
42° 27′ 43″ Nord
2° 49′ 11″ Est